Santé et sécurité du travail - Historique
80 ans de luttes pour la santé et la sécurité : Les Métallos, toujours en première ligne
Il y a 80 ans, les travailleur.euse.s québécois.es entamaient une longue et difficile lutte pour la santé et la sécurité au travail. Récit d’un combat marqué par des victoires importantes, mais aussi par des tragédies et des injustices.
1. Les débuts du mouvement
En 1943, les travailleur.euse.s de l’usine Dosco à Montréal se révoltent contre leurs conditions de travail insalubres et les longues heures de travail (60 heures par semaine) qui leur sont imposées. Leur grève de sept semaines pour le droit à un environnement de travail sécuritaire aboutit à des améliorations concrètes et démontre le pouvoir de la mobilisation collective.
Photo : Un travailleur de Dosco
2. La naissance d’un syndicat combatif
Devant l’inaction des autorités et les conditions dangereuses de la Stelco Notre-Dame, les travailleur.euse.s se syndiquent avec les Métallos en 1951. Notre syndicat se forge rapidement une réputation de fer de lance dans la lutte pour les droits des travailleur.euse.s.
Photo : L’usine Stelco Notre-Dame vers le milieu du 20e siècle
3. L’éducation comme outil de prévention
Dès ses débuts, le Syndicat des Métallos met l’accent sur l’éducation et la prévention. Il met en place des cours sur la prévention de la silicose, des soirées d’information, un manuel sur les accidents du travail et un mémoire sur l’importance de la prévention.
Photo : Cours sur la prévention
4. La résistance à l’oppression
Le mouvement syndical connaît une période difficile sous le régime Duplessis, marquée par la Grande Noirceur et la Loi du cadenas qui limite les activités syndicales. Malgré la répression, les travailleur.euse.s continuent à se battre pour leurs droits.
Photo : Le premier ministre Maurice Duplessis, connu pour ses politiques antisyndicales
5. Murdochville : symbole de la lutte
La grève de Murdochville de 1957 reste à ce jour un symbole puissant du combat acharné pour la justice sociale et les droits des travailleur.euse.s, malgré les forces oppressives de l’époque. Les grévistes se confrontent à la violence policière, aux briseur.euse.s de grève et aux injonctions, mais ils et elles résistent avec courage et détermination.
Photo : Piquetage à Mines Gaspé de Noranda en 1957
6. Des avancées majeures
Les années 60 sont marquées par une victoire importante pour les travailleur.euse.s des mines d’East-Malartic et de Barnat. On réussit à obtenir la création de comités conjoints en santé et sécurité du travail, une première au Québec. Cette victoire pose les jalons d’une nouvelle ère de collaboration entre les travailleur. euse.s et les employeurs pour améliorer la sécurité au travail. C’est aussi au cours de cette décennie qu’on voit apparaître le droit de refus dans plusieurs conventions collectives Métallos.
Photo : Groupe de travailleurs miniers à East-Malartic vers 1950
7. Une loi emblématique
Deux tragédies, une à la mine Gaspé Copper (1972) et l’autre chez Canadian Copper Refiners (1974), mettent en lumière l’urgente nécessité d’impliquer les
travailleur.euse.s dans la prévention et l’information sur les dangers au travail. En 1979, le Québec adopte sa Loi sur la santé et la sécurité du travail, une réforme emblématique grandement influencée par les luttes des Métallos.
Photo : Le métallo Émile Boudreau, aussi fondateur du service de santé et sécurité à la FTQ, a grandement collaboré à l’élaboration de la Loi sur la santé et la sécurité du travail.
8. Du progrès et des tragédies
Les années 80 et 90 conduisent à des progrès importants en matière de SST. La création de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) en 1985 permet de renforcer l’application de la loi et d’offrir des services aux travailleur.euse.s. Cette période est aussi marquée par des tragédies, comme l’incendie de la mine de Murdochville (1983) et la catastrophe de la mine Westray (1992). Ces événements montrent l’importance cruciale de maintenir une vigilance constante et d’améliorer les mesures de sécurité.
Photo : Les métallos Luc Lallier et Gérard Grégoire lors de l’assemblée annuelle de 1990, où la santé et sécurité étaient à l’honneur
9. Lac-Mégantic
Le drame survenu à Lac-Mégantic en 2013 a mis en avant les dangers de la déréglementation. Il nous rappelle que la bataille pour la SST est loin d’être terminée, et que cela exigera une vigilance de tous les instants ainsi qu’une solidarité à toute épreuve.
Photo : Le centre-ville de Mégantic en flammes
10. Toujours d’actualité
Depuis 2000, de nouveaux défis en matière de santé et sécurité au travail émergent : l’amiantose, les maladies pulmonaires et les troubles musculosquelettiques, le respect des droits des travailleur.euse.s accidenté.e.s et l’amélioration des programmes de prévention. L’essor des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle de même que l’évolution des conditions de travail nécessitent une adaptation constante des lois et des pratiques.
Photo : À l’occasion du Jour commémoratif des personnes décédées ou blessées au travail, le 28 avril 2022, des membres de la SL 9238 chez General Dynamics commémorent le décès d’un des leurs devant l’Assemblée nationale.
Le Syndicat des Métallos joue un rôle crucial dans les progrès en SST. Notre engagement à protéger les travailleur.euse.s reste plus important que jamais.
Notre histoire inspire tou.te.s ceux et celles qui se battent pour un monde plus juste et plus sécuritaire.
Notre solidarité fait non seulement notre force, mais également notre santé et sécurité au travail.
Cet article est tiré du dernier numéro du Métallo