Délégué.e : Mode d'emploi

Incursion dans une formation Métallo

Publié : 24/08/2023

Par un beau mercredi de mars, 13 militant.e.s, dont plusieurs étaient nouvellement arrivé.e.s dans l'univers de l’action syndicale, se sont réuni.e.s pour un cours de trois jours offert aux délégué.e.s dans une grande salle du bureau régional des Métallos à Sainte-Thérèse. Venu.e.s des quatre coins du Québec, de PME comme de grandes entreprises, ils et elles avaient en commun le désir de vouloir s’outiller pour aider leurs collègues de travail. 

À tour de rôle, les membres se sont présenté.e.s… « Il y a six mois, un représentant syndical est venu m’inviter à m’impliquer. Je ne savais pas trop par où commencer », confiait Sabrina Doucet, technicienne à l’Aluminerie ABI à Bécancour (SL 9700). Chez Hydro-Extrusion (SL 7785) depuis 18 ans, Olivier Pineault, qui s’implique depuis 2 ans comme trésorier et président du comité des griefs, a déclaré : « Nous sommes plusieurs nouveaux à l’exécutif syndical. J’ai appris beaucoup sur le tas. J’aurais peut-être dû faire cette formation-là au début… »

Délégué de griefs depuis deux ans à la mine d’ArcelorMittal (SL 5778), Steve Barriault en était à sa première formation, mais il n’a pas froid aux yeux : « J’ai été camionneur pendant 23 ans. Je ne connaissais pas le syndicat. C’est un bon défi. Mais mettre ma tête sur la bûche, je n’ai pas de problème avec ça ! »

Tout au long du tour de table, la formatrice, Mélanie Tremblay, elle-même travailleuse à l’aluminerie d’Alma, notait assidûment : « Autour de la table, vous cumulez 146 ans d’expérience de travail, dont 49 ans et demi d’expérience syndicale. Les réponses et l’expérience syndicale, vous les avez, et on va les faire ressortir ensemble. À la gang, vous représentez 3584 membres qui ont confiance en vous et ont besoin de vous ! »

Son collègue formateur, Éric Blondin, militant syndical depuis une trentaine d’années chez Métal Vulcain, à Saint-Jérôme, a pris la relève pour expliquer le prochain exercice. Tout au long de la journée, les ateliers en petit groupe se sont multipliés, tantôt pour réfléchir sur le rôle de délégué.e, tantôt pour songer à ce que serait une journée sans syndicat ou pour faire un exercice d’écoute active en duo. Après chaque atelier, un.e porte-parole expliquait les conclusions de son équipe à l’ensemble du groupe. « Il est important pour les porte-parole de veiller à ce que tout le monde s’exprime dans votre équipe, exactement comme dans votre rôle en milieu de travail », a lancé Éric Blondin aux participant.e.s.

Jeu de rôle
Pour mieux entrer dans l’action, un jeu de rôle en relais a été mis en place. La « déléguée » Sabrina accueillait le « nouveau membre » Richard, inquiet de se faire prendre ainsi à part. « Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ?

Personne ne m’a parlé de ça, le syndicat… est-ce que je vais devoir payer pour ça ? », a lancé Richard en rafale. Rassurante, Sabrina lui a indiqué que le syndicat était là pour le soutenir. Peu après, Olivier lui tapait sur l’épaule et prenait le relais pour expliquer le principe de la cotisation syndicale.

Tout en variant les discussions de groupe, les ateliers, les jeux de rôle et les autres formules de participation active, la formation s’est poursuivie le deuxième jour en abordant la structure syndicale, l’histoire du syndicalisme, de la FTQ, des Métallos et du Fonds de solidarité.

Progressivement, la formation s’est attardée plus spécifiquement au rôle de délégué.e : comment faire circuler l’information dans un milieu de travail, évaluer si un problème qui survient peut devenir matière à griefs ou non, bâtir la solidarité entre les membres, etc.

Au troisième jour, les participant.e.s se sont entraîné.e.s à réaliser une enquête complète en vue d’un grief. Puis, ils et elles ont mis le tout en pratique lors d’un jeu de rôle en utilisant les techniques apprises plus tôt, en rencontrant un travailleur qui souhaitait déposer un grief, puis son employeur. La journée s’est terminée par la rédaction de plusieurs griefs, une fois la formule type bien décortiquée, ce qui risque d’être bien utile. 
 

Avec la collaboration de Mélanie Tremblay*

 

Cet article est tiré du dernier numéro du magazine Le Métallo, disponible en ligne ici.

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