La grève de Murdochville a 60 ans

Publié : 07/03/2017

Montréal, le mardi 7 mars 2017 – Il y a 60 ans débutait la grève des 1000 employés de la Gaspé Copper Mines de Murdochville, en Gaspésie.

Cette grève, menée au nom du droit d’association et pour contester le congédiement du président du syndicat, fut l’un des conflits ouvriers les plus importants de l’histoire du Québec et du Canada. Survenue durant les années Duplessis, elle a fait deux morts et a été le théâtre de vives hostilités et d’un affrontement idéologique qui ont résulté en un nouveau Code du travail.

Un témoin de choix

L’ancien directeur québécois des Métallos, Lawrence McBrearty, avait 13 ans au moment du déclenchement de cette grève, le 10 mars 1957. Son père et trois de ses frères travaillaient à la mine Gaspé, une filiale de Noranda. «Ça a défini mon action syndicale », lance-t-il. « J’ai vu un travailleur pourchassé par des fiers-à-bras de la compagnie mourir d’une crise cardiaque, un bulldozer de la Noranda démolir la ligne de piquetage et le bureau du syndicat complètement saccagé». En 1957, rappelle-t-il, «la police de Duplessis se promenait avec des mitraillettes» et laissait «les fiers-à-bras de la Noranda intimider les travailleurs comme ils le voulaient» dans cette ville mono-industrielle de 2500 âmes.

Une lutte pour tous

Ce conflit aura donné beaucoup au Québec et au Canada. Il aura permis de lutter contre la surexploitation des travailleurs gaspésiens, de garantir leur droit d’association et d’interdire tout congédiement pour raison syndicale. Il est à la source du Code du travail adopté en 1964 et a même inspiré des législations au Canada et aux États-Unis.

« Les Métallos ne reculent jamais lorsqu’il s’agit de se battre pour les travailleurs et pour l’amélioration générale des conditions sociales au Québec », explique Alain Croteau, directeur québécois du Syndicat des Métallos. « Hier, on le faisait pour le droit d'association, les normes du travail ou encore la santé et sécurité. Aujourd’hui, nos membres continuent de lutter pour améliorer les conditions de travail. Notre syndicat mène des batailles pour faire progresser les lois du travail, comme par exemple dans le débat contre les clauses orphelin qui discriminent les nouveaux travailleurs. »