Faux-pas anti-syndical du Parti québécois
Le PQ devrait mettre de la pression sur la Société des traversiers plutôt que de chercher à brimer le droit de grève des travailleur.euse.s
Le Syndicat des Métallos est particulièrement déçu de la position du député péquiste de Matane, Pascal Bérubé, qui cherche à brimer le droit de grève des travailleur.euse.s de la traverse Matane-Godbout.
Le droit de grève découle du droit d’association et il est garanti par la Charte québécoise des droits et libertés. « Cette tentative d’ingérence politique dans la définition des services essentiels est inacceptable. C’est indigne du Parti québécois qui prétend être un parti favorable aux travailleurs et travailleuses. Nous demandons au PQ de se rétracter », fait valoir le représentant syndical des Métallos responsable du secteur maritime, Luc Laberge.
Le député de Matane a présenté ce matin une motion pour restreindre le droit de grève des travailleur.euse.s de la traverse Matane/Baie-Comeau/Godbout, en reconnaissant ladite traverse comme un service essentiel. Le Conseil des services essentiels, un organe indépendant de toute ingérence politique, considère comme un service essentiel seulement les traverses qui constituent l’unique lien routier, afin d’assurer la santé et la sécurité de la population.
« Ça fait 19 mois que les négociations traînent en longueur, que la Société des traversiers du Québec nous fait perdre notre temps lors de rencontres où ils n’ont pas de mandat. Ça fait 19 mois que nos membres officiers de navigation et officiers mécaniciens n’ont pas eu d’augmentation de salaire. On aurait aimé ça entendre le député prendre leur défense… L’entendre rappeler la STQ à l’ordre pour que ça avance plus vite », souligne Luc Laberge
Rappelons que le litige porte principalement sur les salaires, qui sont en moyenne 10 $ l’heure inférieurs chez les officiers mécaniciens et de navigation de la STQ par rapport à ceux qui occupent des emplois comparables dans le privé. Du côté des syndiqué.e.s non-breveté.e.s, un écart de 5 $ l’heure subsiste entre les travailleur.euse.s de la STQ et les autres.
« Pour offrir un service de qualité à la population, il faut payer les travailleur.euse.s convenablement. La STQ se débat avec un manque de main-d’œuvre depuis longtemps parce qu’elle rechigne à payer correctement son monde. Ça doit se régler rapidement, mais pas en en brimant les droits des travailleur.euse.s », conclut Luc Laberge.