La meilleure convention collective à vie à l’usine Alma de Rio Tinto

Plusieurs percées historiques dans le nouveau contrat de travail

Publié : 17/06/2024

Alma, le vendredi 14 juin 2024 Les travailleur.euse.s de l’usine Alma de Rio Tinto ont ratifié jeudi dernier avec une forte majorité un nouveau contrat de travail de quatre ans qui comporte plusieurs avancées historiques sur le plan des conditions de travail. La nouvelle convention collective a été ratifiée dans une proportion de 88,6 % pour l’accréditation horaire et à l’unanimité pour celles des employé.e.s de bureau et pour celle des policiers-pompiers.

« Nous avons réussi à obtenir la plupart des améliorations souhaitées. C’est un contrat historique, qui est le fruit final de 18 mois de négociations, lorsque tient compte de la négociation précédente sur le régime de retraite. On a fait plusieurs percées historiques et on a stabilisé d’autres aspects des conditions de travail », explique d’emblée le président de la section locale 9490 à l’aluminerie d’Alma, Sylvain Maltais. Précisons que la négociation sur les régimes de retraite s’était tenue en 2023 et que les salaires font l’objet d’un mécanisme d’ajustement distinct.

Les primes de soir et de nuit ont été augmentées de 45 % et celle du dimanche de 20 %. Les allocations pour les repas sont presque doublées. La prime pour le sport (achat de matériel ou abonnement) passe de 300 $ à 450 $.

Des aménagements ont été apportés pour bonifier les vacances, devançant d’un an l’octroi de la quatrième semaine de vacances, à 9 ans, et de la cinquième semaine, à 16 ans. De plus, le montant des paies de vacances accumulées après 25 ans d’ancienneté sera augmenté.

Au chapitre de l’organisation du travail, 6 nouveaux emplois de jour ont été confirmés, dont trois à la conciergerie, ce qui permettra une meilleure mobilité vers des emplois de jour. Davantage de travailleur.euse.s pourront bénéficier d’un horaire de relève, permettant d’accumuler trois semaines de congé par année, en plus des vacances régulières. Deux nouveaux postes de mécanicien.ne.s de jour ont aussi été créés. Dans le même esprit, un plus grand nombre de travailleur.euse.s de métier et d’opération pourront bénéficier d’horaires spéciaux, avec une journée de congé supplémentaire à chaque période de congé de deux semaines. Ceux et celles qui sont de garde obtiendront une rémunération hebdomadaire équivalant à 21 heures de travail plutôt que 18, en sus des heures travaillées.

L’échelle salariale des employé.e.s de métier est raccourcie de 5 ans à six mois. Et la durée pendant laquelle un.e employé.e ne peut changer de poste après une mutation est raccourcie. Un mécanisme est implanté pour permettre un passage plus rapide de postes temporaires vers des postes réguliers, lorsque les besoins sont récurrents.

Les deux journées de congé familiaux prévues par le gouvernement pourront maintenant être payées si elles ne sont pas prises. Les travailleur.euse.s qui cumulent plus de 5 années sur un même poste pourront cumuler davantage d’heures dans leur banque de temps, ce qui permettra de prendre des congés supplémentaires. Le paiement des jours fériés de Noël et du Jour de l’an est bonifié pour ceux et celles qui sont à l’horaire.

Au chapitre des assurances, la prime assumée par l’employeur est augmentée et celui-ci défraiera lui-même entièrement le coût des orthèses. L’employeur paiera désormais sa part des primes d’assurances pendant un congé de maladie, parental/maternité ou un congé de proche aidant.

Une lettre d’intention a été ajoutée au contrat, quant à l’intégration d’un plus grand nombre de femmes dans le milieu de travail, faisant écho à l’action syndicale des dernières années en ce sens. Une autre lettre d’entente a été conclue pour mettre la table à des emplois syndiqués dans l’éventualité où le projet Elysis prendrait de l’ampleur.

La cotisation de l’employeur au Fonds humanitaire des Métallos est doublée, atteignant deux cents l’heure travaillée.

Bureaux et policiers/pompiers

Du côté des employé.e.s de bureau, le remplacement des retraites à venir est maintenant assuré et l’échelle salariale a été écourtée de 8 à 5 échelons. Les travailleur.euse.s pourront se faire reconnaître leur expérience pertinente au moment de l’embauche. On a introduit des dispositions sur le télétravail ainsi qu’une plus grande flexibilité dans la prise des pauses-repas.

Du côté des policiers-pompiers, une personne supplémentaire sera embauchée et la sous-traitance sera mieux encadrée.

De plus, il y aura une plus grande fluidité entre les accréditations horaires et de bureau, permettant un passage de l’un à l’autre.

En conclusion, le président du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’aluminium d’Alma souligne le travail de la coalition intersyndicale dans cette négociation. « Quand on s’allie ensemble, on réussit à faire des percées et à contrer le réflexe de l’employeur de niveler vers le bas. Il faut aller encore davantage dans ce sens et mettre en commun nos énergies dans l’avenir », conclut Sylvain Maltais.

 

Le Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, est le plus important syndicat du secteur privé au Québec. Il regroupe plus de 60 000 travailleurs et travailleuses de tous les secteurs économiques.