Lancement d’une enquête sur les importations d’aluminium aux États-Unis

« L’aluminium du Canada ne doit pas être ciblé »

- les Métallos du Canada et des États-Unis

Publié : 27/04/2017

Pittsburgh, Toronto et Montréal, le jeudi 27 avril 2017 – Réagissant à l’annonce par le président Donald Trump d’une enquête sur les importations d’aluminium aux États-Unis, les Métallos des États-Unis et du Canada pressent le gouvernement américain d’exclure l’aluminium canadien du périmètre de cette enquête.

« L’enquête fera une revue de la situation, mais ce n’est pas ainsi que seront identifiées les réponses appropriées. La Chine inonde les marchés mondiaux et fait chuter les prix. Le problème, c’est la Chine, pas le Canada et les autres pays qui respectent les règles. Notre but, ce sont des échanges commerciaux équitables et non le cloisonnement du marché américain. C’est pour ça que se sont toujours battus les Métallos », souligne le président international du Syndicat des Métallos, Leo Gerard.

Le Syndicat des Métallos fera des représentations auprès de l’administration Trump et du secrétaire d’État au Commerce Wilbur Ross afin que l’enquête et surtout les actions qui pourraient en découler ne ciblent pas l’aluminium canadien.

« L’aluminium canadien, tout comme l’acier canadien, ne constitue pas une menace à la sécurité nationale américaine, bien au contraire. C’est une source d’approvisionnement stable, fiable, à proximité du marché américain. C’est une valeur sûre provenant d’un pays allié des États-Unis. Il ne faudrait surtout pas que les enquêtes lancées par l’administration Trump ratent leur cible. Nous nous assurerons que ce message soit entendu jusqu’à Washington et que la voix des travailleurs canadiens soit prise en compte dans l’exercice », fait valoir le directeur canadien des Métallos, Ken Neumann.

Ce dernier rappelle également la réaction négative de certaines associations américaines cette semaine à l’annonce de pénalités sur le bois d’œuvre, craignant un ralentissement du secteur de la construction américain en raison de la surtaxe sur le bois d’œuvre canadien.

On estime qu’environ 60% des importations américaines d’aluminium proviennent du Canada, principalement du Québec. « Pour l’instant, on comprend que tout le dossier est à l’étape de l’enquête à Washington. On veillera à se faire entendre pour que les travailleurs québécois ne soient pas des victimes collatérales de la volonté américaine de préserver une industrie de l’aluminium viable. L’aluminium québécois ne compétitionne pas celui fait aux États-Unis, mais bien celui provenant d’autre pays aux normes environnementales douteuses qui fonctionnent à partir d’électricité au charbon », a souligné le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau.

L'annonce faite aujourd'hui par le président américain exige une réponse déterminée et sans équivoque du gouvernement du Canada, selon le Syndicat des Métallos.

« Le premier ministre et son gouvernement doivent agir résolument et décisivement pour défendre le commerce équitable et les milliers de familles canadiennes qui dépendent de l’industrie de l’aluminium. Nous comptons aussi sur la collaboration du gouvernement canadien pour faire cause commune avec les États-Unis dans la lutte contre les pratiques commerciales déloyales de la Chine tel le contournement des lois américaines dans nos deux pays. La Chine et les autres pays qui contournent les règles ne doivent pas affecter le gagne-pain des travailleurs dans nos deux pays.», a affirmé Ken Neumann.