Grève chez Samuel et Fils
Les travailleurs mettent fin à leur conflit en acceptant la proposition du conciliateur
Montréal, le vendredi 5 mai 2017 — Réunis ce matin en assemblée générale à Laval, les 70 travailleurs en grève de Samuel et Fils, membres de la section locale 9441, ont accepté la recommandation formulée par le conciliateur, mettant ainsi fin à 3 mois de conflit contre un régime de retraite à deux vitesses.
« Je tiens à féliciter chaleureusement nos membres qui se sont battus avec courage et dignité », lance la représentante syndicale Silvy Vaudry. « Ils se sont privés de salaire afin que les générations futures ne soient pas affectées par une clause de disparité de traitement dans le régime de retraite. Au final, ils ne l’ont peut-être pas empêchée, mais ils l’ont repoussée dans le temps et ont apporté, par leur démarche, une noble contribution à la lutte aux clauses orphelin. »
La recommandation qui a été adoptée prévoit un contrat de travail de 6 ans et, à terme, une augmentation salariale de 10,5 % (1,5 % pour les trois premières années et 2 % pour les trois suivantes). Le régime de retraite à prestations déterminées, actuellement en vigueur, est maintenu jusqu’en novembre 2019 alors que l'employeur prévoyait y mettre fin à l'expiration de la présente convention collective en 2016. Après 2019, les nouveaux travailleurs embauchés auront un régime à cotisations déterminées. À la suite de la grève, le montant que l’employeur prévoit allouer à ce nouveau régime est haussé de 3 % à 5 % du salaire brut.
« Je salue la solidarité des sections locales du Syndicat des Métallos », déclare Alain Paiement, président de la section locale 9441. « Leur soutien nous a permis de tenir, on sentait qu’elles étaient à nos côtés. Nous pouvons aujourd'hui rentrer la tête haute.»
Le Syndicat des Métallos demande un amendement aux Normes du travail afin d’interdire toute clause de disparité de traitement dans les régimes de retraite et les assurances collectives. Depuis 2001, une loi contre les clauses orphelin existe, mais seulement pour les salaires.
« Si ces changements étaient apportés, de tels conflits pourraient être évités. Le gouvernement doit arrêter de tergiverser et achever le travail entrepris en 2001 pour interdire les clauses orphelin », fait valoir le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau.