Syndicalisation à la garderie Cafalaga
Nouvellement syndiquée depuis octobre 2023, la présidente de l’unité de la garderie Cafalaga dans Hochelaga-
Maisonneuve, Myriam Maheu, parle avec une grande fierté de l’adoption à l’unanimité de la première convention collective : « Il était temps qu’on se fasse respecter comme on le mérite et qu’on puisse bénéficier de meilleures conditions de travail. Nous sommes vraiment fières d’être syndiquées. »
Cette dernière avait tenté de syndiquer son milieu de travail à deux reprises depuis 2013, sans succès. La troisième tentative, dix ans plus tard, menée avec le Syndicat des Métallos, a finalement porté fruit.
Et ça a changé les choses ! La nouvelle convention apporte des avantages considérables : conditions de travail plus avantageuses, assurance collective, reconnaissance de l’ancienneté, respect des congés de maladie et de maternité, etc. Les travailleuses bénéficient désormais de meilleurs avantages sociaux, y compris la possibilité de contribuer au Fonds de solidarité FTQ; des mesures de santé et sécurité sont également mises en œuvre.
Avant la syndicalisation, les normes du travail ainsi que les lois sur la prévention en santé et sécurité n’étaient pas respectées; les salaires étaient insuffisants et marqués par l’arbitraire. Les salarié.e.s aspiraient à plus de justice, d’équité, de sécurité d’emploi et à un meilleur environnement de travail. « Les salariées ont maintenant confiance en elles. On se sent soutenues et respectées dans nos fonctions respectives », souligne Myriam.
Cette dernière a mis beaucoup d’énergie dans la syndicalisation, avec l’appui de ses collègues et des Métallos, en dépit d’une direction qui essayait sans surprise de lui mettre des bâtons dans les roues.
Les parents ont vu d’un œil favorable les démarches des salarié.e.s, et reconnaissent que ces améliorations créent un environnement plus sain pour leurs enfants.
Les salarié.e.s de la garderie, majoritairement des femmes issues de diverses communautés culturelles et ethniques, font preuve d’une entraide exemplaire. Myriam, fière de ses origines syndicales familiales, croit fermement que les femmes apportent une perspective essentielle aux discussions et donnent une voix aux marginalisé.e.s. « J’espère vraiment que notre combat pour de meilleures conditions de travail et de vie en incitera d’autres à suivre ce chemin », évoque la jeune mère de trois enfants.
Avec la rentrée automnale, de nombreux changements s’annoncent, comme une réorganisation du personnel basée sur le respect de l’ancienneté et des horaires de travail plus équitables. Le climat s’est apaisé avec l’arrivée d’une nouvelle direction, et un comité a été mis sur pied pour faciliter les relations de travail et donner plus de voix aux salarié.e.s.
La solidarité, la bienveillance et l’empathie se sont renforcées au sein de l’équipe.
« J’espère que d’autres travailleuses de garderie vont faire comme nous. Ça vaut tellement la peine », conclut, le sourire aux lèvres, la présidente de l’unité de la section locale 9291 des Métallos, la même qui compte dans ses rangs le CPE Au Jardin de Pierrot ainsi que le CPE des p’tits Maringouins de Matagami, qui vient de se joindre aux Métallos cette année.
Rédaction et photo: Kim Bouchard
Cet article est tiré du dernier numéro du Traits d'union qu'on peut consulter ici.